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10 questions avant d’acheter un bateau d’occasion

En 10 questions
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Acheter un bateau

Acheter un bateau a moteur ou un voilier d’occasion peut inquiéter le plaisancier, surtout si c’est la première fois. Entre les démarches administratives à effectuer et la peur de passer à côté d’éléments importants – et parfois invisibles à l’œil du profane –, l’acheteur a de quoi être déboussolé. Petit tour d’horizon des questions les plus fréquentes rencontrées au détour d’un ponton. [Mis à jour le 23 novembre 2021]

1 – Est-ce risqué d’acheter un bateau osmosé ?

« Non, car l’osmose se traite », répond d’emblée l’expert maritime trinitain Jean-Michel Viant. Et un bateau ne coule pas parce qu’il est osmosé ! Toutefois, il faut signaler que les traitements sont assez coûteux. Dans ce cas où l’expert constate que la coque est osmosée, il est conseillé de faire une proposition d’achat qui tienne compte du montant d’un tel traitement. En clair, déduisez les travaux du prix d’annonce. Ce phénomène se repère assez facilement – des cloques plus ou moins grandes sont observées –, et les experts maritimes possèdent des appareils, sorte de testeurs d’humidité, qui permettent d’obtenir un diagnostic plus précis.

2 – Acheteur ou vendeur : qui effectue les démarches administratives ?

Il n’existe aucune règle en la matière. L’idéal est de porter les documents ensemble auprès du bureau des Douanes ou des Affaires maritimes. Sinon, c’est généralement l’acheteur qui se charge de cette formalité. Rappelons que trois ou quatre exemplaires de l’acte de vente doivent être remplis (selon que le bateau mesure moins ou plus de 7 mètres), et accompagnés d’une fiche plaisance (disponible auprès des Affaires maritimes ou téléchargeable sur Internet). L’un de ces exemplaires est à conserver par le vendeur, l’autre par l’acheteur, et le ou les derniers sont à intégrer au dossier qu’il conviendra de déposer aux Douanes ou aux Affaires maritimes. Enfin, si le vendeur ne se charge pas d’effectuer les démarches lui-même, il ne doit pas oublier de signaler à ces autorités que le bateau ne lui appartient plus. Dans le cas contraire, et en cas de sinistre, il risquerait d’être impliqué.

3 – Pourquoi l’expertise est-elle fortement recommandée avant d’acheter un bateau ?

Comme le souligne Jean-Michel Viant, « le regard du tiers permet de donner un avis objectif. Le professionnel connaît les défauts et les diverses méthodes pour trouver les failles du navire. Son expérience lui permet d’aller à l’essentiel sans se laisser berner par le brillant des vernis ». En clair, l’expert maritime aura toujours un regard d’avance sur le particulier, qui se laissera vite emporter par son élan. L’achat d’un bateau ne se fait pas à la légère, et il convient de s’entourer d’un maximum de garanties. De plus, pour certaines unités âgées de plus de dix ans, les compagnies d’assurances demandent parfois un rapport d’expertise, pour connaître l’état général du bateau, mais aussi pour calculer le montant de la police d’assurance.

4 – L’automne est une bonne période pour acheter un bateau d’occasion ?

On aurait tendance à répondre « vrai » dans le cadre d’une vente de particulier à particulier. Pour preuve, le Mille Sabords au Crouesty, le plus grand salon de l’occasion d’Europe, se tient à cette période. En théorie, on peut supposer qu’à la veille du Salon nautique de Paris les plaisanciers vont changer d’unité. C’est moins vrai du côté des professionnels, car leur parc d’occasions est renouvelé en permanence, et il est possible de conclure de bonnes affaires tout au long de l’année. « L’automne reste de toute façon une période moins euphorique en termes de navigation, car les sports nautiques sont un peu délaissés, précise Jean-Michel Viant. C’est une période où les vendeurs sont plus enclins à baisser les prix. »

D’une manière générale, il ne faut pas perdre de vue qu’il n’existe pas de bonnes périodes, mais de bons ou de mauvais bateaux.

5 – Quelle est la durée de la garantie sur les vices cachés après avoir acheter un bateau ?

« La question ne doit pas être posée de cette façon, répond Jean-Michel Viant. La garantie est une chose contractuelle au moment de la vente ; le vice caché en est une autre qui soumet tout vendeur vis-à-vis de son acheteur. » Sachez toutefois que le vice caché doit être signalé dans les deux ans après sa découverte. Tout vendeur – qu’il soit particulier ou professionnel – y est soumis.

6 – Les voiliers/bateaux à moteur se vendent-ils au prix constatés dans l’Argus du Bateau ?

Non, les bateaux de moins de dix ans sont vendus un peu plus chers, du fait que L’Argus du Bateau ne tient pas compte de l’équipement, et que le prix de l’unité est donné sans aucune option. Parfois, lorsque la colonne « moteur » des cotations de bateaux est vide, la valeur Argus est communiquée sans la motorisation. Pour les unités de plus de dix ans une fourchette haute et basse est donnée par le magazine. Dans cette catégorie, les prix de vente sont généralement proches de la valeur Argus.

7 – Le nombre d’heures moteur est-il un critère important pour acheter un bateau ?

« Oui, quand il dépasse la limite normale d’utilisation, c’est-à-dire 100 heures par an », annonce Jean-Michel Viant. En dessous, cette valeur n’a pas vraiment d’importance. L’essentiel est la façon dont le moteur a été entretenu et révisé. A-t-il été hiverné par un professionnel tous les ans ? Voilà la question qu’il faut se poser avant d’acheter un bateau. Il ne faut pas se focaliser sur le nombre d’heures (dont la moyenne d’utilisation annuelle est située entre 40 et 60 heures en France). Mieux vaut un moteur qui a beaucoup tourné, mais qui a été correctement révisé, plutôt qu’un modèle avec peu d’heures, mais qui n’a pas bénéficié des hivernages normalement réalisés.

8 – Le carnet d’entretien est-il obligatoire ?

Non, mais l’avoir est mieux. C’est un avantage pour le vendeur qui mettra en confiance l’acheteur. C’est aussi une manière de prouver que les révisions régulières ou les travaux ont été effectués. D’une manière générale, il est conseillé de conserver toutes les factures, qu’elles concernent les travaux d’entretien (hivernage, stockage, etc.) ou l’achat d’équipement.

9 – Professionnels et particuliers : quelles sont les différences ?

C’est surtout au niveau du parc et du choix de l’offre que la différence est la plus visible. Une occasion vendue par un professionnel est généralement prête à naviguer, sans travaux à effectuer. Le professionnel peut également proposer un financement, dans le cas d’une reprise de leasing. Un autre aspect souligné par Jean-Michel Viant est que « les professionnels engagent leur responsabilité dans la vente du navire. Les particuliers ne peuvent offrir ce type de garantie et sont donc logiquement moins crédibles ».

10 – Quelle est la décote de l’équipement ?

« Elle est au moins de 15 à 25 % par an », note l’expert maritime Jean-Michel Viant. On peut considérer que l’équipement a perdu la totalité de sa valeur au bout de cinq à sept ans. C’est encore plus vrai pour l’électronique, dont les pièces de rechange ne sont pas forcément disponibles à partir de ce délai. Mais aussi parce qu’il sort très régulièrement beaucoup de nouveaux modèles qui rendent les anciens obsolètes. Inutile, donc, d’espérer faire gonfler le prix de vente d’un bateau parce qu’il possède un GPS ou une VHF de dix ans !

Pour davantage d’informations, de conseils pratiques, de petites annonces ou encore pour calculer la cote argus de votre bateau, rendez-vous sur le site de l’Argus du Bateau.

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